Sofi Oksanen – Purge

From Michelle Kathleen Anderson’s “Two truths and a lie

Ce post sera assez proche du précédent, puisque j’ai aussi décider de lire Purge sur un conseil de livres écrits par des femmes. Mais un peu comme L’Écume des Jours ou le Cimetière des pianos, j’aurais moins de choses à dire que d’habitudes puisque je n’ai pas trouvé de citation dans ce roman. Dans Purge, on rencontre Aliide Truu et Zara : à travers les souvenirs de la première revivront les années qui ont suivi les occupations allemande puis soviétique de l’Estonie ; et de la seconde, le mythe de l’Ouest vu de Vladivostok et un terrible rappel à la réalité souillée par la corruption et l’esclavage sexuel.

Je n’ai pas été emballé par ce roman, sans pouvoir déterminer si cela venait de mon attirance diminuée pour les ouvrages de fiction ou bien d’autres raisons, mais j’ignore ce que j’aime vraiment dans un livre, et je ne peux qu’essayer de le comparer à ceux qui m’ont vraiment touché (Vian, Auster…) : la trame narrative, en aller-retour temporels (comme le précédent), rend les émotions, l’état d’esprit des personnages difficiles à suivre, surtout compte tenu des horreurs qu’ils traversent. Peut-être pourrait-on rapprocher cette confusion à celle qui frappait les Estoniens après les nombreuses pertes de repères entrainées par les invasions répétées, qui sont très bien transcrites dans Purge.

Les personnages paraissent trop bouleversées pour s’extirper du choc profond dans lequel ils sont plongés, et j’ai été très touché par la façon dont sont narrés ces moments d’horreur et ceux qui suivent de près ; mais cette construction fait de chaque personnage un reflet de son passé aujourd’hui presque sans vie, une ombre aux émotions tamisées. Les deux femmes vont tout de même, une fois la crainte qui suit leur rencontre surmontée, retrouver chez l’autre une partie de cette énergie perdue et la fin du roman donnera un ton nouveau à ces vies, l’espoir de retrouver une liberté qui avait été abandonnée à plus fort que soi.

Leave a Comment